« Si vous ne comprenez pas pourquoi les gens dansent, commencez par danser comme eux et vous comprendrez pourquoi ils dansent comme ils dansent. »  Anonyme

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Jérusalem > Ramallah > Bethléem

Père Firhas, prêtre chrétien d'une des neuf églises d'AboudCheck-point (contrôle militaire) sur la route de RammallahLes taxis attendent leur tour au check-pointLe mur, très présent autour de JérusalemLa Muqata de Ramallah, siège de l'Autorité PalestinienneLe tombeau de Yasser Arafat à RamallahDans le quartier résidentiel de Ramallah, bien loin de la misère supposéeA Ramallah, le commerce est très dynamiqueVue sur BéthléemL'Église de la nativité à Béthléem, bâtie sur la grotte ou Jésus Christ serait néFamilles d'accueil à BéthléemDîner offert par les Voyag'acteurs aux familles d'accueil de Béthléem

Mercredi, 5ème jour

Première incursion en Cisjordanie

Nous commençons enfin à prendre contact avec la réalité israélienne. C'est tout d'abord un nouveau couple – guide & chauffeur arabes-israéliens - et un nouveau bus qui nous amèneront en territoire occupé, puis le contour de Jérusalem par ses faubourgs qui s'étendent bien au delà de la frontière internationale et enfin le mur que nous passons sans encombre, enfin dans ce sens là, car dans la direction inverse une longue file de taxis jaunes aux plaques d'immatriculation vertes et blanches s'est formée et ne semble pas bouger beaucoup.

L'environnement a changé aussi, les beaux immeubles proprets et leurs grandes avenues neuves et bien ordonnées ont fait place à une route défoncée entourée de bâtiments vieillots et déglingués. De temps en temps une énorme maison neuve, toit en tuiles à plusieurs étages, se dresse, incongrue. Mousa, notre nouveau guide nous signale le camp de réfugiés de Kalambia dans la quasi-indifférence générale.

Ce paysage ne changera pas pendant les quelques dizaines de kilomètres qui nous séparent de Ramallah, seule la circulation semble s'être densifiée. Pierre m'explique qu'aux élections municipales, la liste dite « de troisième voie » de l’ancienne négociatrice (des accords d'Oslo ?) Hanane Ashraoui l’a emporté sur les deux grands partis.

Ramallah, pauvre et riche à la fois

Dans Ramallah une petite rue nous mène au centre culturel franco-allemand devant lequel stationnent des hommes en armes et uniformes bleu-marine. Gilles Kraemer, le diplomate français responsable du centre nous explique qu'ils sont là "pour notre sécurité" : la veille, l’armée israélienne a tué 3 personnes à Naplouse. Il nous parle longuement de son centre, de ses activités, de la situation dramatique des Palestiniens, des complications liées au Mur (et des coups de mains qu'ils donnent parfois en tirant avantage de leur véhicule diplomatique).

Rami, un jeune Palestinien qui travaille au centre, parfaitement francophone, nous explique un peu la situation en Cisjordanie : discours inhabituel, très critique contre une partie de la société palestinienne, son culte du martyr ou son militarisme et les jeux des clans mafieux qui s'enrichissent avec le trafic d'armes –parfois avec la complicité de certains Israéliens. Il est très hostile aux religions, au Hamas et milite avec des Israéliens. Il me donne l'impression d'en faire un peu trop, de nous délivrer un discours qui nous fait plaisir.

Nous allons ensuite, entourés par ces hommes en armes voir l'Association des Femmes Travailleuses de Palestine. Rimzia, la responsable des relations publiques nous explique leur travail (traduction assurée, avec humour, par Rami) : aide aux femmes dans le travail, à se syndiquer, lutte contre les violences (harcèlement sexuel, violences domestiques, crimes d’honneur).

Des rues commerçantes étonnamment animées

Pendant que la majorité de notre groupe fait son shopping de produits d’artisanat fabriqués par des femmes au chômage dans le cadre de l'association, Pierre et moi décidons de faire un tour en ville, sans nos gardes. Ramallah est très animée, beaucoup de voitures, du monde sur les trottoirs, beaucoup de jeunes, jean taille basse de rigueur pour les deux sexes, la moitié des filles porte un foulard. Beaucoup de commerces bien achalandés dans cette rue centrale. La vie.

Nous rentrons sagement à l'heure pour apprendre que l'on a "perdu" Mousa et Solange partis porter un paquet à une association. Le chauffeur est un peu paniqué et part dans la direction indiquée, arrive à un rond point autour duquel on va tourner 3 fois sous les yeux étonnés des passants (notre car a des plaques israéliennes) avant de finalement trouver un angle de rue où nous récupèrerons nos égarés.

On part vers le Nord quand un pâté de maisons devant lequel se trouve un grand portrait de Yasser Arafat nous intrigue : c'est la Mouqata ! Après de brèves négociations nous pourrons visiter : ça ressemble a un terrain vague : gravats, sol défoncé, baraquements préfabriqués. Nous voyons avec surprise le tombeau d’Arafat (il n'a pas pu être inhumé à la mosquée Al Aqsa et un "mausolée" est en cours de construction.

Le car reprend sa route vers le Nord. On passe sans s'arrêter devant l’université de Bir Zeit. Plus loin nous serons arrêtés par un check point israélien : aux termes de l'accord de Wye Plantation, gelés au déclenchement de la seconde Intifada, la Palestine est divisée en trois zones : A (sous souveraineté palestinienne, Ramallah est justement en zone A), B (sous souveraineté mixte) et C (de fait annexé par Israël). Il semble que nous soyons en zone B puisqu'un peu plus loin nous allons voir une "colonie sauvage", une quinzaine de préfabriqués disposés en cercle (de peur des indiens ?), entourée de grillages et barbelés et gardés par des militaires israéliens qui n'apprécient pas que nous nous arrêtions pour prendre des photos. Un peu plus loin sur la route, nous verrons une colonie officielle, installée sur des terres confisquées aux Palestiniens : un village de belles maisons individuelles, pelouses et clôtures barbelées.

Aboud, village aux neuf églises

Nous arrivons finalement à Aboud, village moitié chrétien (catho.) moitié musulman. Nous sommes reçus par le Père Firas d’origine jordanienne; militant actif, il se bat contre l’occupation. Il y a quelques années, un colon a été tué près d’Aboud et, en représailles, l’armée israélienne a abattu 4000 oliviers. Le père Firas nous montre une vidéo sur la résistance de son village avec le soutien de quelques pacifistes israéliens.

Déjeuner tardif arrosé au vin du village, très clair, acide… on se sent quand même obligés de terminer son verre…

Nouveau départ, cette fois vers Bethléem, il faut franchir tous les check-points à nouveau, retraverser Jérusalem-Est ("heureusement" notre bus aux plaques israéliennes a une file à part dans les queues, un soldat entre alors pour vérifier nos passeports et c'est reparti).

Bethléem, presque emmurée

Nous voici à nouveau sur une de ces voies rapides qui contournent Jérusalem entourées de villes nouvelles dont Mousa nous égrène les nouveaux noms hébraïques en nous indiquant au passage l'ancien nom, celui du village palestinien qui a disparu. Ainsi pour Kyriat Shaul, Mousa nous cite le nom de Deir Yassine au moment où nous nous engageons dans le tunnel Menahem Begin ! Non seulement le nom de ce village dont les habitants ont été massacrés par l'Irgoun en 1948 a disparu mais en plus le tunnel qui passe sous cette localité porte le nom de celui qui commandait les assassins. Incompétence des employés de l'Equipement ? Volonté délibérée d'effacer toutes traces et de faire un pieds de nez à ceux qui sont concernés ou qui s'intéressent aux pages sombres de la création d'Israël ?

A nouveau le Mur, ici un peu plus compliqué car il entoure aussi le tombeau de Rachel. Contrôles. Nous voici enfin à Bethléem.

Contacts étroits avec les familles de Béthléem

Dans le hall de l'hôtel où nous arrivons pour être "répartis chez l'habitant" tout le monde remarque une superbe jeune fille brune, fin visage grands yeux noirs, maquillage excessif, magnifique chevelure brune et habillée de façon bien trop voyante. On nous appelle pour nous présenter nos hôtes, c'est Pierre et moi qui, ravis, entendons nos noms associés à la superbe beauté orientale. Dans un Français délicieux May, elle s'appelle ainsi, nous présente Mike, un grand jeune homme aux faux airs de Vincent Cassel, son époux et nous précise que nous serons logés chez sa mère. Fin du délire.

Ses parents, Anouar (chrétien orthodoxe) et Christine (catholique) nous reçoivent très gentillement dans une grande maison en pierre de taille débordante de bondieuseries (croix, vierges avec ou sans enfant, scènes religieuses …) réalisées dans la majorité des matériaux disponibles sur terre et de ceux réalisés par l'industrie chimique. Echanges de petits cadeaux, on regarde les album-photos puis on va rejoindre le groupe pour un dîner commun avec tous nos hôtes. Sur le chemin du retour Christine nous arrêtera pour acheter de délicieux gâteaux pour finir la soirée.

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